Les corps incorruptibles - Emilie Hallard

Le XXIème siècle continue de traîner les mêmes normes de beauté du siècle dernier : celles de la jeune femme blanche, mince, éthérée et hétérosexuelle. La beauté, premier atout commercial des femmes, passeport pour un mariage heureux, réussite professionnelle et reconnaissance sociale. De nos jours, nous sommes exposés à un bombardement sans fin d’images photoshopées qui aliènent les femmes et les hommes avec une recherche constante d’un idéal de beauté inaccessible, ce qui ne mène qu’à la frustration et à la haine de soi. Une population aveugle, affamée par leur régime alimentaire, devenant terriblement manipulatrice et obéissante.
Rejeter la norme, c’est choisir, à la fois dans la vulnérabilité et l’enthousiasme, d’être incorruptible, fidèle à soi-même, honnête, punk face à un système capitaliste qui génère des enfants monstrueux d’uniformité et de consumérisme, tous issus du même moule patriarcal postcolonial. 
Avoir rejeté la norme, avoir aimé et désiré des corps de tous âges, tailles, genres et couleurs, a signifié déconstruire les normes de beauté, commencer une quête d’honnêteté, d’autonomisation, d’acceptation et de confiance en soi, collectionner les mots de mes pairs et les regarder avec tendresse.
Les corps incorruptibles sont une célébration de la diversité, de l’improbabilité, de l’ambiguïté, de l’androgyne et du non-binaire.
Les corps incorruptibles est une déclaration d’amour féministe, queer et antiraciste.